lundi 28 janvier 2008

Du 23 au 25 Novembre : la "Pushkar Camel Fair"

Rappelez-vous (oui, je sais, ça fait bien longtemps...), je vous avais abandonné à la descente du train, à l'arrivée à Ajmer, avec seulement quelques heures de retard. Mais je ne vous avais pas expliqué ce que je pouvais bien aller faire à Ajmer. Ajmer, c'est une petite ville poussiéreuse et bien peu accueillante du Rajasthan. Ca donne envie, n'est-ce pas ? Et si j'y étais, c'était juste pour passer quelques nuits dans un hôtel un peu kitsch, nos journées allant être consacrées à la "Pushkar Camel Fair", soit la Foire aux Chameaux de Pushkar, petit bled pas loin d'Ajmer. Tout le monde suit ?

Nous sommes donc arrivées, nous nous sommes installées, avons mangé dans le restaurant de l'hôtel, décoré de guirlandes de Noël qui étaient probablement là toute l'année et d'autocollants Walt Disney... Pourquoi pas, après tout ? Et la nourriture n'était pas mauvaise, donc on allait certainement revenir.

Après un passage assez ubuesque par la poste (je devais poster un dossier de bourses pour papa-maman et il m'a fallu passer par au moins quatre guichets : un qui ne voulait pas me vendre de timbres, un qui voulait bien m'en vendre, mais qui n'avait pas de colle, un pour la colle, et un quatrième pour poster l'enveloppe, et pour permettre au postier de revérifier que j'avais bien tous les timbres qu'il fallait. L'efficacité indienne à son paroxysme, quoi...), nous avons pris un bus (tout aussi improbable, même pour un bus indien) qui était censé nous emmener jusqu'au site de la foire, mais s'est arrêté à la moitié du chemin. Déjà, on sentait que ça commençait bien. Un autre bus est finalement passé, on est montées dedans avant qu'il ne disparaisse (on sait jamais, le Rajasthan est un désert, ça aurait pu être un mirage...), et, miracle, il nous a emmenées jusqu'à destination. Enfin plus ou moins, c'est-à-dire jusqu'à l'extérieur du village, fermé au traffic à cause de tous les touristes et pélerins présents. Il faut préciser que la Camel Fair est aussi l'occasion d'un pélerinage au temple dédié à Brahma (l'un des rares du pays, et le seul qui donne l'occasion à un pélerinage). Bref, je vous raconte pas le joyeux bazar dans ce petit bourg (vous savez, Bobital, au moment du festival, l'augmentation exponentielle du nombre d'habitants ? Ben là, c'est pire !). Après s'être un peu perdues, non, promenées dans le dédale des rues de Pushkar, nous avons trouvé le lieu de la foire (oui, parce que quand même, on est trop fortes !), un peu à l'écart du village, le campement des nomades, à l'entrée du désert. Site enchanteur, ma foi, mais première déception : les chameaux se faisaient rares, et les nomades commençaient à repartir : à l'avant-dernier jour de la Foire, il ne restait plus vraiment que les attrapes-touristes... et les touristes, par cars entiers d'américains "middle-aged", ceux qui dépensent tellement d'argent sur ce genre de sites qu'il n'est plus possible pour nous, étudiantes au budget ma foi limité, de négocier quoi que ce soit parmi les souvenirs proposés à la vente... Ô joie, ô bonheur...

Bref, on se balade un peu sur le campement, on en a plein les yeux, entre les splendides gitanes, les couleurs de leurs vêtements, les turbans des hommes, les quelques chameaux (multicolores, les chameaux), et juste la beauté sauvage du désert (un peu gâchées, c'est vrai, par les quelques camionnettes des nomades qui s'en vont)...

Puis, on va s'installer dans le stade près du campement, puisqu'une âme charitable (vraiment ?) nous a informé qu'une course de chameaux allait y avoir lieu d'ici peu de temps...

On a attendu deux bonnes heures... Dans la joie et la bonne humeur, s'il vous plaît, avant de décider qu'on en avait marre. Juste à ce moment-là, le spectacle a commencé. De chameaux point, mais des parachutistes (on a pas vraiment compris le lien...). Puis, à nouveau, attente (si si, ça va bientôt commencer !). On décide d'aller se dégourdir les jambes, on fait un tour sous la tente à souvenirs, et 10 minutes plus tard on était de retour au stade, où nous nous sommes aperçues que la "course" avait eu lieu pendant nos dix minutes d'absence. De rage, nous quittons la place, montons dans un bus qui nous ramène à peu près directement chez nous (oui bon, on est descendues un peu avant, mais un peu de marche à pied n'a jamais fait de mal à personne, n'est-ce pas...). Journée un peu... décevante, dirons-nous !


Le lendemain, armée d'une nouvelle motivation, avec une Zeliha un peu moins malade, après une bonne nuit et un bon petit-déjeuner dans notre restaurant Mickey, nous revoilà dans un bus pour Pushkar. On y croit !

Bon, les regards un peu insistants des autres passagers (un peu allumés) du bus nous refroidissent déjà beaucoup, mais alors la foule des grands jours dans Pushkar, une foule indienne qui te fait oublier que tu es toi (enfin jusqu'à ce qu'une main mal placée te le rapelle assez violemment) et ne te laisse aucune liberté de mouvement, là, ça nous a définitivement gonflées. On a cédé à l'attrape-touriste, grimpé sur des chameaux pendant une quinzaine de minutes (Rocky et Johnny de leurs petits-noms), fait un tour du campement, des jolies photos, puis on s'est enfuies à toute vitesse (on a même pris un taxi... crise d'agoraphobie aigue, quoi !). Vivement Udaipur, disait-on ! Et le lendemain, nous sommes donc montées dans un bus pour Udaipur, s'éloignant le plus vite possible de Pushkar et de sa Camel Fair que je déconseille totalement... So much pour l'enthousiasme des guides... On aurait mieux fait de suivre les trois petites dames du train !